Le véritable pouvoir de l'"indifférence" stoïcienne
De tous les mots chargés de sens de la philosophie stoïcienne, le mot "indifférent" est l'un des plus provocateurs.
Marc Aurèle, Sénèque et Épictète nous disent tous que le stoïcien est indifférent aux choses extérieures, indifférent à la richesse, indifférent à la douleur, indifférent à la victoire, indifférent à l'espoir, aux rêves et à tout le reste.
À force de l'entendre, on finit par croire que ces gens ne se soucient de rien. D'autant plus que la définition moderne du mot signifie précisément cela.
Mais il s'agit là d'une erreur d'interprétation dangereuse.
Les stoïciens n'étaient pas du tout indifférents dans ce sens, c'est qu'ils étaient bons de toute façon. Ce n'est pas qu'ils s'en moquaient, c'est qu'ils étaient bons de toute façon. Est-ce que cela a un sens ?
Il s'agit d'être suffisamment fort pour ne pas avoir besoin que les choses aillent dans une direction particulière.
Sénèque, pour sa part, dirait qu'il est évidemment préférable d'être riche que pauvre, grand que petit, mais le stoïcien était indifférent lorsque le sort s'acharnait sur la question.
Parce que le stoïcien était assez fort pour en tirer parti, quoi qu'il en soit.
Pensez-y aujourd'hui : il ne s'agit pas d'apathie ni même d'absence d'attentes.
Il s'agit simplement de la force tranquille de ne pas avoir besoin de préférence, parce que vous êtes si fort.