Un moment unique dans l'histoire
Aviez vous déjà entendu parler de l'observation de Gustave Flaubert à propos d'un pivot peu discuté de la civilisation occidentale ?
"Les dieux n'étant plus et le Christ n'étant pas encore, il y a eu, de Cicéron à Marc Aurèle, un moment unique où l'homme seul a été."
Il s'agit de la période entre la chute des dieux et l'avènement d’un seul Dieu.
Flaubert n'a pas tout à fait raison, car le christianisme était une secte puissante et en plein essor bien avant Marc Aurèle, et l'une des parties les plus honteuses du régime de Marc Aurèle est d'ailleurs la persécution des chrétiens, mais l'argument de Flaubert est néanmoins intéressant.
En effet, il y a eu une période entre le polythéisme et le christianisme tel que nous le connaissons, et cette période a compté parmi les jours les plus glorieux de l'Empire romain.
Que faisaient donc ces gens au lieu d'adorer Dieu ? Eh bien, beaucoup d'entre eux pratiquaient la philosophie. Les cyniques, les stoïciens, les épicuriens. C'était leur apogée.
En fait, nous pouvons considérer le stoïcisme comme une sorte de religion civique, un guide de comportement et un cadre de vie.
C'était une époque où l'homme était seul dans l'univers et contraint de trouver, par lui-même, une réponse à cette question intemporelle : Quel est le sens de la vie et comment dois-je la vivre ?
Il est impossible de dire pourquoi nous nous sommes détournés de la réponse stoïcienne (bien qu'il soit clair que les chrétiens ont puisé dans de nombreuses idées philosophiques et les ont incorporées à leurs enseignements), mais un historien amateur ne peut s'empêcher de regarder en arrière et de se demander comment les choses auraient pu être différentes, pour le meilleur ou pour le pire.